Quelques notes prises à la conférence de Frédéric LENOIR...
Quelques notes prises à la conférence de Frédéric LENOIR, Marjorie Lombard
« La vie a-t-elle un sens ? », lundi 25 novembre 2019.
Le sens de la vie indique à la fois la SIGNIFICATION et la DIRECTION à lui donner.
Le sens évolue à mesure de notre conscience, possiblement éphémère puisque fonction de nos priorités à un moment donné de notre vie. Il est donc fonction du temps et des évènements.
L’être humain passe son temps à chercher à mettre du sens, ce qui nous distingue radicalement des animaux ; questionnements relatifs au sens de la vie, de la mort, la vie après la mort d’où la quête de croyances religieuses avec toutes ses fonctions symboliques (et non pratiques) : penser l’invisible.
Les questionnements les plus posés par les enfants :
- Pourquoi on existe ?
- Pourquoi on meurt ?
- Y-a-t-il quelque chose après la mort ?
Le sens de la vie ?
- Passer de l’inconscience à la conscience : le travail de l’intelligence = ETRE LIBRE
- Passer de la peur à l’amour : le travail du cœur = ETRE AIMANT
- Les 2 éléments qui font notre HUMANITE.
Passer de l’inconscience à la conscience : le travail de l’intelligence = ETRE LIBRE
Bien que nous pensons être libre, nous ne disposons pas de notre libre arbitre parce que, bien souvent, piégés dans notre inconscient, sous le coup des compulsions de répétition.
SPINOZA, l’inventeur de la psychologie des profondeurs, véritable précurseur de la psychanalyse, fait référence au devenir conscient de ce qui entrave notre liberté intérieure. Et, bien que, jouissant d’une liberté politique, issue d’une émancipation du poids de la tradition, celle-ci peut s’avérait bien insuffisante dans le cas où nous serions prisonniers de nos passions. C’est bien là, l’une des limites à nos démocraties : les électeurs, prisonniers de leurs émotions, rendus « esclaves », enfermés dans une « passion triste », dirigés vers l’urne et le candidat par leurs émotions plutôt que par leur conscience.
ON NE NAIT PAS LIBRE MAIS ON LE DEVIENT !
Se libérer de nos traumatismes passés par un travail de conscientisation pour se libérer du message initial (responsable de l’idée inadéquate qui succède à l’émotion). Durant des années, le sujet peut être amené à revivre le traumatisme initial, ses choix motivés inconsciemment le poussant à revivre encore et encore le même scénario.
Cependant, mettre un terme à la compulsion de répétition (pulsion de mort chez FREUD) nécessite une prise de conscience (dimension intellectuelle) mais également la traversée des émotions reliées à la représentation mentale.
L’émotion précède la pensée ! EMOTION qui conduit à une COGNITION et à un COMPORTEMENT.
Passer de l’esclavage à la libération : de l’ignorance, de l’inconscient, du désir et des émotions (pour ne pas être dominé par elles). Or, le désir est bien l’essence de l’être humain, cependant, le désir n’est pas toujours orienté de la meilleure des façons :
- Le désir peut conduire à l’action amenant de la JOIE
- Le désir peut conduire à l’action amenant de la TRISTESSE
- Les 2 sentiments qui accompagnent la vie humaine.
La lucidité permet d’orienter nos désirs nous permettant de grandir et d’exister en tant qu’être singulier afin d’accomplir notre potentiel : « Deviens qui tu es » NIETZSCHE.
C’est le désir qui crée la valeur ! et pour justifier notre désir, nous énonçons qu’il est bon.
Or, c’est uniquement ce qui nous rend meilleur (c’est toujours singulier) qui peut être qualifié de bon. Chercher le bien pour soi sans faire de mal aux autres = le respect d’autrui = la raison universelle.
Ex. du bourreau qui transgresse la loi morale = une fausse joie liée à une idée inadéquate avec l’évolution de la joie vers la tristesse à un moment donné.
La vie « heureuse » (vers le bonheur) n’est pas la vie « bonne » (être heureux + être dans la justice) selon SOCRATE.
Sortir de l’ignorance et dépasser nos affects pour aller vers l’humanisation et vers un travail de libération.
Métaphore du fleuve : la plupart des individus suivent le fleuve (penser comme les autres est rassurant), les cadavres qui ne pensent plus descendent ce fleuve encore plus rapidement alors que l’homme devenu libre (conscient, ex. de Nelson Mandela) le remonte à contre-courant = c’est l’image du philosophe.
Les deux figures, sources d’inspiration pour lui : Etty HILLESUM et Victor HUGO
Passer de la peur à l’amour : le travail du cœur = ETRE AIMANT
Accompagner nos émotions (notamment quand elles sont liées à des idées inadéquates) et ne pas les supprimer mais se questionner : sont-elles justes ?
Le besoin d’amour est au cœur du sujet avec cette condition d’avoir été aimé inconditionnellement pour accéder au sentiment d’être digne d’amour = se sentir aimable.
Les cadeaux que la vie lui a donnés et qu’il a été en capacité de voir et recevoir : la beauté de la nature et la philosophie.
Désirer s’en sortir dans la vie suppose d’accepter de voir ce que la vie nous offre, favorable à la composition d’un cosmos : son monde intérieur. Il remercie la vie y compris dans les malheurs puisque c’est aussi à cette condition qu’il a pu saisir les cadeaux offerts par l’existence.
Il existe 3 formes d’amour (selon Spinoza, l’amour est une joie liée à l’idée d’une cause extérieure : de la joie parce que je pense à l’autre que je ne connais pas mais à partir de mes propres projections) :
- EROS (je te veux) = le désir
- PHILIA (j’aime ta présence) = la réciprocité
- AGAPE (je t’aime sans rien attendre en retour) = l’amour inconditionnel / « Vos enfants ne sont pas vos enfants, ce sont les enfants de la vie » Le prophète, K. GIBRAN
Plus on est aimé, et moins on a peur et plus on est libre.
La philosophie : apprendre à penser mieux pour vivre mieux.